Après un premier entretien consacré à leur vision artistique, Liuqing Yang et Marvin Bonheur nous offrent une plongée intime dans les souvenirs d’enfance de Liuqing Yang. Ce deuxième entretien dévoile des fragments d’une vie marquée par les relations familiales, la simplicité de la campagne chinoise et des instants qui ont façonné son identité. Les photographies de Marvin Bonheur et de Liuqing Yang accompagnent et subliment ce voyage dans le passé.
Une enfance façonnée par la campagne
Liuqing Yang évoque avec émotion son enfance passée dans la maison de ses grands-parents à la campagne, dans le district de Fengxian à Shanghai. Élevée par eux, elle a grandi au rythme de leurs activités, entre menuiserie et cultures agricoles. Les souvenirs de son grand-père se rendant en ville à vélo pour son travail, ou ceux de sa grand-mère comptable restant à ses côtés, dessinent une enfance douce et structurante.
L’atelier de menuiserie : un lieu de mémoire
Lors de son dernier retour dans la maison familiale, Liuqing Yang a rouvert l’atelier de son grand-père. Ce lieu, figé dans le temps, lui a rappelé des instants précieux, comme l’image de son grand-père fabriquant une chaise. Une combinaison suspendue sur une étagère symbolisait le lien entre son enfance et sa maturité : « Je me sens maintenant assez grande pour porter cette combinaison. »
Une complicité familiale en cuisine
Liuqing Yang se souvient des soirées d’hiver, près du grand fourneau de la cuisine. Elle aidait à alimenter le feu pendant que ses grands-parents cuisinaient, savourant les odeurs et les sons réconfortants. Ces moments simples étaient empreints de chaleur, tant au sens propre qu’au figuré, et restent ancrés dans sa mémoire.
Entre traditions et défis d’enfant unique
Comme beaucoup d’enfants uniques en Chine, Liuqing Yang portait les espoirs de sa famille. Elle suivait des cours d’erhu et de peinture chinoise, choisis par sa mère pour leur authenticité et leur accessibilité. Si la pression sociale était forte, elle appréciait ces activités qui la démarquaient des autres enfants.
Des rencontres marquantes et des adieux
Le décès de son grand-père en 2020 a laissé un vide immense dans la vie de Liuqing Yang. Malgré l’absence d’adieu, elle trouve du réconfort dans la conviction que son grand-père serait fier de la personne qu’elle est devenue. Ses retours dans les lieux de son enfance, comme un salon de coiffure où elle allait petite, ravivent des souvenirs et des connexions inattendues.
Héritage et construction personnelle
Les souvenirs de Liuqing Yang, qu’ils soient heureux ou empreints de douleur, ont forgé son identité. Elle garde en mémoire l’indifférence de ses grands-parents paternels, compensée par l’amour inconditionnel de ses grands-parents maternels. Aujourd’hui, elle avance, portée par ces racines profondes et les photographies de Marvin Bonheur qui immortalisent ces instants.
Liuqing Yang nous a ouvert la porte de son passé, révélant des souvenirs qui transcendent le temps. À travers ses mots et les clichés de Marvin Bonheur, son récit devient universel, rappelant à chacun l’importance des liens, des racines et de la mémoire dans la construction de soi.
